Péka ou pol.knots * 1948 à Beringen, Limbourg, Belgique
Vit et travaille à Amiens et à Alès (Gard)
A l'instar de Marx qui a remis Hegel sur ses pieds, je fais partie de ceux qui remettent l'art à l'endroit. Enfin, qui croient s’y employer. C'est-à-dire qui se démarquent de l'idéalisme et de l'idéalisation de l'art et de ceux qui lui cherchent un sens, des fonctions sociales ou mystico religieuses, ou encore des vertus thérapeutiques. En fait, l'art actuel s'occupe et doit s'occuper de bien autre chose. A la fois très éloigné de l'introspection des sentiments et des raisonnements paralogiques, bien loin des inquiétudes des plasticiens qui s'occupent encore et toujours de lyrisme et d'informel. Pas question d'ajouter des objets aux objets, d'en faire un peu plus que ce qu'il n'en existe déjà, avec un poil d'originalité, et un noble souci de déranger les routines cognitives établies. Et donc, il ne s'agit pas dans la machinerie des rêves de faire concurrence avec Air France, CNN ou dieu sait quel produit à succès.
Non, l'art ne s'interrogera plus systématiquement, ni prioritairement sur les processus mentaux et sur toutes les imageries qui les encadrent et les cadenassent. Et il s'éloignera même des questions non résolues des mécanismes qui se mettent en place entre la rétine et le cerveau.
Oui, l'art s'occupera de la mécanique du cerveau, de ce continent à découvrir par les sciences neurologiques. Et s'il ne peut prétendre faire progresser ce corpus de connaissances, il doit, à tout le moins, l'accompagner et l'annoncer. Cela n'est ni une fonction, ni une justification, c'est tout simplement une évidence.
Donc, les neurologues pour la compréhension concrètes des mécanismes du cerveau, le hardware, les sciences cognitives pour la compréhension de la fabrication de contenu, le ou les softwares, et bien évidemment les perspectives esthétiques, évolutives, diachroniques qui ne manquent pas de se poser.
C'est là que doit se poster l'avant-garde, s'il en est une, de la smala artistique, curateurs, commissaires, artistes, marchands. Tout le reste n'est que pipotage et usurpation.
Bienvenue à l’art actuel, à l’esthétique post Internet.
